AEROPISTE

Quand on pratique l'ULM, la piste d'envol est incontournable. Elle est de dimensions spécifiques, d'un aspect particulier et sise dans un environnement propice. Mais quand on a l'opportunité de décoller à moins de 100 mètres de son lieu d'habitation, on accepte certains compromis.


Il suffit de simuler un atterro' pour se convaincre de la justesse du tracé et du positionnement. Ici, c'est le paradis : turbulences au dessus des bosquets, ondes dues aux reliefs alentours, ligne électrique en seuil ; je ne serai jamais encombré par les gêneurs !
C'est grâce à la photographie aérienne qu'on peut définir sérieusement ce que doit être la piste. le traçage au sol se fait avec le propriétaire du champ qui balise d'instinct la bande à engazonner.


Avec 330 mètres de longueur, la piste est en théorie confortable pour de vrais ULM. Mais avec cette ligne électrique au seuil 31, les choses se compliquent. En fait, j'ai choisi d'instaurer une préférence de décollage en 31 jusqu'à 5-6 noeuds de vent arrière et une préférence d'attérissage en 13 jusqu'à 6-8 noeuds arrière. Le relief à double pente et le dégagement en 13 autorisent ces manoeuvres.




Par vent formé, l'atterrissage en 31 est compliqué par les trois bosquets en courte finale. En août, les turbulences sont copieuses, quoique pas dangereuses. Il faut accentuer la pente de descente sans dépasser 1,2 à 1,3 VsO. On passe la ligne à 65 ft (QFE 17 hPa) précisément, et quand les roues l'on franchie, on effectue une "piquette" tout réduit avec un arrondi bas, mais en douceur (attention au décrochage dynamique dans cette configuration). Rien d'infaisable, sauf pour les pilotes débutants ou les ULM "limites".


Inquiétude après les semis

Avec la sécheresse de cet été, l'herbe ne pousse pas ; les taupes sabotent mon boulot ! Il faut une sérieuse dose de persévérance. Une heure chaque jour à chasser, terrasser, ratisser...


Six pièges à taupe ré-installés chaque jour, lavés, entretenus... Tous les matins, je les trouve repoussés.
Je n'ai attrapé qu'un bestiau ; sans doute suicidaire ou dépressif.


Une légère reptation latérale du canon qui arrose les betteraves va enfin permettre au subtil mélange de raygrass italien et de trêfle de pousser.


Finalement, le gazon prend bien et se densifie au fil des tontes : le marquage devient nécessaire pour éviter la confusion avec certaines céréales. Sur le principe, le marquage au plâtre est impensable, pour une raison purement écologique. Comme les cônes représentent un risque non négligeable sur une piste étroite, il faut actionner le moulin à pensées… Jaillissant comme une évidence, la solution s'impose à moi sous la forme d'une collection de couvercles de pots de peinture. L'entreprise de peintoche locale m'en fournit une quarantaine. Mort de rire, le patron n'imaginait pas un tel recyclage de ses déchets.


Me v'là bien avec mes crêpes en tôle ! D'autant qu'un problème auquel je n'avais pas pensé se révèle : comment la tondeuse va-t-elle se comporter sur les couvercles ? Belle salade de lames en prévision. Il faut donc réagir énergiquement !


… en raplatisant les bords ourlés à la masse. Comment se ruiner les poignets, les oreilles et les relations de voisinage en une demi-journée ? Je connais maintenant la réponse.


De très jolis clous d'une trentaine de centimètres sont confectionnés dans du fer à béton de 8 mm. Une pastille métallique de 40 x 40 mm soudée fait une tête idéale. Un clou au centre de chaque couvercle, ça le fait…


La mise en place est facile : on enfonce le clou à la main, on finit au pied.


Mes cercles de culture n'ont rien de mystérieux, mais ils sont visibles de loin : c'est tout ce qu'on leur demande.


Après la première tonte de 2006, un petit coup de rouleaux est le bien venu, histoire d'aplanir les mottes levées par les gelées d'hiver. Je repère les rampes accrochées au cul du tracteur d'un voisin. Subrepticement je fais main basse sur une rampe, que j'accroche derrière la tondeuse. À condition de rester sur du plat, ça le fait plutôt bien.


Impressionnant, le gabarit des rouleaux, par rapport à la tondeuse !
C'est drôle comme le fait de pratiquer l'ULM peut transformer un jardinier du dimanche en gentleman-farmer ! Et surtout ne pas compter les heures passées à entretenir la piste : sinon, on change immédiatement de loisir et on passe au tricot.


Autre solution pour tirer les rouleaux... la voirure. Moins bruyant, plus rapide ; faudra que j'essaye avec l'ULM, ça pourrait être amusant !




Caramba ! L'herbe pousse si bien qu'elle envahie le balisage. Pas de panique, il faut voir plus grand Des couvercles de fûts d'un diamètre de 80cm remplaceront donc ceux des pots de peinture. Le système d'accrochage restera le même.


Trouvés dans une société de récupération d'huiles alimentaires usagées, les couvercles doivent être nettoyés, dégraissés, peints...


Grande classe ! Un peu de désherbant autour de chaque balise et le tour est joué.