St Chamond
AEROBALADE
Attention ! cette page contient de nombreuses photos et peut prendre un peu de temps pour s'ouvrir... patience !
le top des balades

SAINT CHAMOND
On n'y vient pas par hasard ; encore que...
(informations utiles voir bas de page)


vues aériennes de l'aérodrome de St Chamond - l'Horme (cliquer sur la photo)

Adossé au massif du Pilat et à son parc naturel, St Chamond-l'Horme est un petit aérodrome tranquille aux allures de piste de montagne.



L'idée
Y'en a pas ! Initialement, il s'agissait de rejoindre Valence en provenant d'Etampes afin d'essayer un ULM pour le magazine. Retour prévu par Brioude, embrasser les parents avant de remonter tranquillement sur Paname. Or cette balade a priori simple a pris une allure aventureuse quand les strato-brumes malicieuses ont barré notre route. En fait, St Etienne fabrique beaucoup moins d'armes* que par le passé, mais beaucoup plus de nuages !


L'aérodrome de St Chamonfd - l'Horme vu par satellite (source Google maps)


La préparation
Le décollage est prévu en milieu d'après midi. Il fait chaud, les journées sont longues, on n'a pas d'activité particulière prévue pour la soirée ; alors mieux vaut voler à la cool dans la quiétude du soir, plutôt que se faire tabasser la couenne par les thermiques. Distance à parcourir : 450 km jusqu'à Valence où nous dormirons sous la tente ou ailleurs... Dimanche matin ; essais ULM, puis décollage vers midi pour une étape de 140 km jusqu'à Brioude.
Le GPS restera dans la boîte à gants : Loire, Loire, Rhône et dix de der ! Tant qu'on a des yeux opérationnels, la nav' se résume à suivre un serpent bleu. Quelques terrains de déroutement s'offrent à nous, régulièrement espacés : Pithiviers, Montargis-Vimory, Briare-Châtillon, Cosne-sur-Loire, Nevers, Moulins, Roanne, Feurs-Chambéon, St Etienne, St Chamond, St Rambert. Deux contacts radio sont prévus : St Etienne et Valence à l'arrivée, Avord et Lyon si l'altitude choisie l'impose. La tendance météo semble rendre possible un vol à 1 500 ft, ce qui évite ces derniers contacts. Le vent sera favorable, peut-être assorti de mistral dans la vallée du Rhône, ce qui va faciliter les choses. Quelques VOR pour ceux qui s'en servent : Pithiviers (116.5), Nevers (113.4), Moulins (109.6), Roanne (109.2) et Montélimar (113.65). Avec 60 litres de jus, on est large en autonomie, et on garde juste assez de charge utile pour emporter le matos de reportage, version light, of course.



16h15, tout est prêt, carburant et bagages chargés, ne reste plus qu'à transporter le Guépy sur la piste, le descendre du porte-avion, pré-voler et décoller !



La Loire : un fil d'Ariane mieux qu'un GPS
Comme prévu, nous décollons d'Etampes à 16h30 et filons en ligne droite sur Jargeau (près de St Denis de l'Hôtel) pour attraper la Loire. On oublie tout matériel de navigation pour ne se fier qu'aux points de repère immanquables qui jalonnent notre itinéraire. Les centrales nucléaires de Gien et de Belleville forment un alignement qu'on ne peut pas rater. Nous choisissons 2 500 ft qui permettent de bénéficier pleinement du vent favorable et de voir loin devant de manière à tendre la corde du léger arc de cercle que trace la Loire. Le moteur ronronne comme un chat extatique, Jojo et moi s'occupant, l'une à filmer, l'autre à photographier le paysage. Le Guépy qui connaît son boulot garde un cap infaillible. Bref, c'est pas la tension des grands jours à bord. J'estime notre vitesse / sol à 180 km/h, ce qui promet un joli bilan énergétique final. Inutile de réveiller le contrôle d'Avord ; nous descendons à 2 000 ft un peu après Aubigny pour passer la S-CTR-1. L'antenne d'Henrichement qui culmine à 1 400 ft est un repère facile pour ceux qui naviguent encore à vue. En le laissant à droite, on est sûr de ne pas emboutir la CTR "D" (sol-plafond). A peine deux heures de vol, et déjà St Etienne apparaît devant nous. Entre temps, on a pris les devants et grimpé au niveau 55. Car, fait assez rare pour être souligné, les reliefs sont assez dégagés et le mont Pilat paraît "clair" à l'horizon. L'occasion ou jamais de passer en direct sur le massif. D'ordinaire à cet endroit, j'interroge toutes les météos du monde pour connaître la visi' locale. Aujourd'hui, seule une mince couche de cumulus couronne le massif et rien n'indique qu'un contournement sera nécessaire. Toujours aimable et accueillant, le contrôleur de St Etienne trafique avec un Skyranger dont le pilote visiblement peu émotif s'annonce à deux minutes à cent cinquante pieds / sol. St Etienne lui fait répéter deux fois... De guerre lasse, le contrôle autorise l'atterrissage en 36, ce à quoi l'ulmiste répond qu'il n'a pas prévu de se poser ?!?
Nos impératifs photographiques nous imposant de contourner le Pilat par la vallée du Gier, nous décidons de passer par le col de Ste Croix qui demeure l'itinéraire malin en cas de visibilité réduite (cela évite de remonter sur Givors et Vienne). Bien qu'auréolé par le couchant, le mont Pilat se révèle enfin à mon objectif inquisiteur. Nous découvrons le calvaire du crêt de l'Oeillon. Devant nous, la vallée du Rhône s'étend à perte de vue. Nous coupons par Annonay puis suivons le tracé du fleuve jusqu'au point NW de la CTR de Valence. Si rien ne dérange notre arrivée sur l'aéroport, nous aurons volé un peu moins de trois heures. Un coup d'oeil aux réservoir : reste 22 litres. Merci Eole.


Loire et points de repère (cliquer sur la photo)
450 km en 6 tableaux photographiques

On attrappe la Loire tout près d'Orléans, puis on suit ses méandres jusqu'à St Etienne. Impossible de se perdre !




Atterrissage en 01 à Valence au couchant.



Valence, l'aéroport (cliquer sur la photo)

L'aéroport de Valence accueille, outre la société commerciale d'hélico Jet Systems, l'ALAT (Aviation légère de l'armée de terre), l'aéroclub de Valence, le centre de vol à voile du Valentinois et l'école ULM Alp-Valence, dont le gestionnaire Gérard Kuczynski importe la marque Pioneer et aussi l'ULM Firefox 2000.



Camping improvisé... en dur !
Gérard Kuczynski est encore sur place quand nous stoppons le moteur devant son hangar. Après une agréable collation parasitée à la manière d'ordinaires sauterelles, nous parquons le Guépy nez au nord, face à une lourde remorque qui le protège d'une éventuelle montée en puissance du Mistral. Solidement sanglé aux gueuses, il dormira à l'abri et nous tâcherons d'en faire de même. L'aéroport est vaste et réserve des étendues d'herbe grasse propre à monter la tente. On en discute avec les locaux, mais Gérard nous offre mieux que ça : inespéré. On gardera jusqu'à demain une clé du club house où nous pourrons dormir sur les confortables canapés, utiliser les sanitaires et même se faire un café chaud. Le must... Il est un peu tard et ça commence à grincer dans les bedaines. La plate-forme étant assez éloignée de Valence, on se fait déposer en auto par un membre du club, devant un resto' coiffé de chaume dont la forme circulaire est la signature identitaire. Miam...


Une constante demeure, d'un aéro-club à l'autre, tout événement, si important ou futile soit-il, est l'occasion d'un pot. On ne sait d'ailleurs pas toujours ce qu'on arrose, mais on l'arrose, c'est sûr.




Stationnement à l'abri du vent derrière une lourde remorque, les haubans bien arrimés aux gueuses en béton. Il n'en faut pas moins en cas d'une éventuelle levée du Mistral.



Fidèles à notre méthode maintenant éprouvée de l'autostop (voir balade à Deauville), nous "remontons" à l'aéroport après le digestif. Un rien surprises qu'il puisse y avoir en ces lieux une vie après minuit, deux nanas bien sympa nous montent à bord et ricochent d'un rond-point à l'autre jusqu'à l'enceinte consacrée de Valence - Chabeuil. Y'a plus qu'à improviser le couchage et faire dormir les yeux.


Il y a camping et camping. Le club house en est une variante plutôt agréable. On récupère les coussins des canapés pour s'improviser un confortable plumard pour la nuit. En journaliste consciencieuse, Jojo teste le dispositif... à points fermés.



P'tit déjeuner à Chabeuil...
Gérard commence tôt sa journée de travail, à préparer son Pioneer 200 en vue des premiers cours ou baptêmes de la journée. J'ai un essai prévu en fin de matinée avec lui, ce qui laisse le temps de prendre un petit déjeuner à Chabeuil. Pratique, la voiture du club nous est mise à disposition.

Chabeuil : esthétique et toc.......(cliquez dans la photo)

Au bord du Vercors, à 15 km de Romans sur la rive gauche du Rhône, Chabeuil est traversé par la Véore qu'enjambent plusieurs ponts, dont le principal en face de la porte monumentale qui ouvre sur le centre historique.



Le copieux encas matinal est pris en terrasse d'un bistrot coquet de l'avenue Louis Masson en bordure de la Véore. On s'en retourne au terrain sous un soleil radieux qui n'invite pas à la mélancolie. L'essai du Pioneer se déroule sans soucis, MTO CAVOK et vent calme. Sauf qu'une grisaille imprévue point à l'ouest sur le relief. Il est à peine 11h00. L'instant de finir les tests, préparer notre monture, la remplir de carburant et prendre congé de Gérard, la matinée s'achève et nous extrayons le dernier bulletin météo de la borne automatique. Il y est dit quelques brumes ici et là et un léger vent du nord dans la vallée du Rhône : bref, pas de quoi s'inquiéter. Midi pile : serrage de mains, bises et zou ! Le Guépy quitte le sol en direction de Brioude à 12h45, cap 290.


Quelques pas chassés, une danse primitive improvisée... c'est ainsi que les indigènes locaux saluent les voyageurs. Gérard ne déroge pas aux rites tribaux ancestraux.



Cela se complique
Il y a ce que racontent les bulletins, et ce que nous vérifions de visu. Or ce qu'on aperçoit n'est pas de la brume légère... Plutôt du gros gris pas sympa. La fenêtre météo est donc étroite. On parlera plutôt d'un vasistas ou d'une meurtrière. Au moment présent, le plafond Ardèchois stagne à 4000 ft, avec des sommets accrochés et des traînes de stratus qui dégueulent dans les vallées. Pour ma part, je n'envisage pas de traverser le parc des monts d'Ardèche à moins de 6500 ft quand le cockpit est partagé par un passager, quel qu'il soit. C'est une question de respect autant (voire plus) que de sécurité. Certains monts culminent à 4500 ft et les vallées ne se prêtent pas toutes à l'art de la vache. L'aventure à haut risque est seulement destinée à se faire peur ou pire. Mais il n'est pas non plus question de se faire naturaliser drômois. Il n'y a donc aucun conciliabule dans la cabine. Ne nous fiant qu'à nos sens, nous volerons dans la direction la plus dégagée : le nord. Dommage de ne pas profiter des paysages envoûtants de l'Ardèche ; ce sera pour une prochaine fois. La vallée du Rhône étant toujours ensoleillée, on s'y engage. Nous repasserons le Pilat comme hier, puis virerons vers St Etienne et continuerons sur Brioude.
Sauf que... A peine 10 minutes après décollage, nous comprenons que le Pilat est accroché et le col de Ste Croix impraticable. Nous altérons notre route vers le Rhône. Avantage, les aérodromes y sont nombreux et de ce côté la visi' est excellente. Vive la route buissonnière : St Rambert, puis Vienne, filer dans la vallée du Gier et couper par St Etienne pour Brioude. Finalement, cela ne représente qu'une trentaine de kilomètres de détour, ce qui n'entâchera pas notre crédit de carburant calculé large.

Remonter par le Rhône (cliquer sur la photo)

Plutôt qu'une aventure incertaine en Ardèche, nous choisissons de remonter sur St Etienne par le Pilat... pour finalement se retrouver à Gisors à contourner la crasse.



A 10 000 km près, on avait bon !
Cheminant d'une vallée à l'autre, on ne risque pas de se paumer. La ressemblance entre la représentation cartographique et la "réalité" est saisissante. Nous remontons le Giers vers St Etienne. C'est joli comme tout, mais la brume semble s'épaissir à mesure qu'on avance. Elle glisse le long des parois sud en bancs laiteux. Pénétrant la CTR par sierra-echo, je m'informe des conditions météo pour transiter d'est en ouest. Le contrôleur annonce une maussaderie grisâtre à tendance persistante. Il me propose de trafiquer en direct avec l'hélico de la sécurité civile qui opère au sud de St Etienne. OK, tu parles... Le St Bernard à rotor me conseille de longer le relief au sud de Firmini ou de rebrousser chemin, au choix. A peine son message terminé, La brume s'épaissit, ce qui me décide à choisir la seconde option sans tarder. Je remercie le pilote et informe la tour de mon intention. Autorisé demi-tour. Là, j'en fais une belle. Collationnement et zou ! La barre à tribord pour riper hors de cette poisse. Ce faisant, j'oublie de relever notre cap avant de virer. Résumons-nous : à gauche, le relief ; à droite les cheminées ; partout autour, la brume... Reste à estimer un cap bâtard à rebrousse-chemin et de sortir dare-dare de ce traquenard pour rejoindre des cieux plus hospitaliers. J'opte pour le 080 et sors le GPS de sa léthargie. Il s'agit d'un Garmin 76 marine. Dedans, des phares, des récifs, des ports, quelques bouées et autres chenaux, mais point d'aérodrome. Rapidos, Jojo ouvre le Delage, y cherche St Chamond que nous savons proche et me dicte les coordonnées. J'introduis la mixture dans le zinzin satellitaire. J'aime pas trop me fier au GPS, mais j'ai pas trop envie de repartir jusqu'au Rhône (encore bien dégagé). Quand ils s'éternisent, les demi-tours ont un arrière-goût d'échec ; on a sa fierté, non ? Tout semblant bien programmé, je valide et appuie sur ''NAV TO''. Et là... j'avertis Jojo qu'on sera un peut court en carburant pour franchir les 10 000 km qui nous séparent de LFHG ! Vous l'aurez compris, j'ai paramétré 45° S au lieu de 45° N. A peine le temps de réparer l'erreur que Jojo me lance : « il est joli ce petit aérodrome... pourquoi on se pose pas ici ? ». Bref, absorbé par le bidule électronique et occupé à préparer une nouvelle route, j'étais paumé vertical installations ! C'est pourtant vrai qu'il est joli, cet aérodrome. Je le trouve même diablement opportun. Message à St Etienne : avons trouvé St Chamond, pour quitter, merci !

St Chamond (cliquer sur la photo)

Emergeant de la brume, l'aérodrome de St Chamond - l'Horme nous paraît être le plus joli endroit au monde. La suite va confirmer.

Havre de paix
La piste est en légère montée. Le Guépy s'immobilise bien avant la bretelle de sortie. L'aérodrome semble désert. Hangar fermé, pas d'avions ; tant pis, nous roulons jusqu'au bâtiment et stationnons sur ce qui pourra bien devenir notre camping d'une nuit : une étendue d'herbe grasse que les taupes ont désertée. Nous sommes autonomes, l'endroit semble paisible et la ville n'est pas loin. On pourra s'y restaurer et... Une porte s'ouvre sur un personnage aussi souriant que ses cheveux sont blanchis par les ans ; c'est Quiqui (Georges Quibier). Un autre chenu apparaît devant le club ; Jeannot (Jean-Pierre Seine). Finalement, il est pas si désert que ça, l'aérodrome de St Chamond. Mieux encore, il est très habité ; jour et nuit... Pour en savoir plus,rejoignez St Chamond en un clic !

St Chamond (cliquer sur la photo)

Le top du top, c'est le camping sous l'aile. Quand en plus le club offre toutes commodités, accueil et collation, on flirte avec l'extase.



Sous le soleil
Réveil enchanteur. L'air est pur, juste assez frais pour revigorer, pas assez pour geler le sang. Jojo roupille encore ; les stores du club-house sont toujours baissés. Il doit faire 7h00 et un soleil radieux inonde la vallée sous une brise d'ouest légère. L'Horme est à un kilomètre et demi ; je me mets en chemin, quérir les croissants qui combleront la Jojo. Chemin faisant, je rencontre un papy local qui charge des briques dans sa fourgonnette. Donnant-donnant ; je l'aide à détruire l'essieu de son break et il me descend en ville. Ça joue. L'invraisemblable véhicule grince et broute tout ce qu'il peut crachant des monoxydes de tout et de toux. Je me laisse larguer au centre-ville, abattis au complet. Rapide shopping avant de regagner, croissants en mains, le terrain qui sort tranquillement de sa torpeur. Une douce odeur de café émane du club où Huguette et Marceau s'activent déjà. Elle accueille les pilotes matinaux et lui prépare la météo et les nav' de ses élèves. Ce petit déj' a un goût particulier ; l'ambiance familiale du club, la lumière chaude et crue du matin, les sons étouffés dans la grande salle, la quiétude du moment...
Petit à petit, la vie aéronautique reprend ses droits. Les pilotes arrivent et sortent les avions de club (2 Jodel 112, 2 Rallye 100 et 150 ch et 1 DR 2160) pour des balades locales ou des tours de perfectionnement. Huguette accueille ses ouailles ; Marceau imprime la météo... On se sent un peu hors du temps, hors des contraintes, hors de la réalité. Surtout, j'ai rarement vu une telle activité aéronautique, sur un petit terrain de province, si tôt le matin... Une ambiance peut-être due aux sympathiques gardiens, peut-être aussi à l'implication des membres, peut-être à l'impulsion du président de club François Forel... Quelle qu'en soit la raison l'ambiance est profitable et contagieuse à n'en pas douter. Reste que nous avons de la route. Et bien que conquis par la magie des lieux et presque adoptés par leurs maîtres, nous devons plier boutique. Non seulement nous ne regrettons pas cette halte contrainte, mais regrettons au contraire de ne pas prolonger le séjour. Le ciel est maintenant d'un bleu profond. Aucune brume n'empêchera notre déplacement. La MTO annonce CAVOK à tous les étages.
Décollage en 28 pour deux tours photo avant de prendre cap à l'ouest pour Brioude. Nous survolons le parc naturel du Pilat, ses massifs de moyenne montagne étagés de 140 à 1 430 m d'altitude et riches de 600 km de sentiers de promenade... A St Etienne, je retrouve sur la fréquence mes deux interlocuteurs de la veille, le contrôleur et le pilote hélico. Je demande une communication directe avec le St Bernard : « vous n'avez pas trouvé d'endroit pour atterrir cette nuit ? ». Eclat de rire et reprise de la phraso' réglementaire.



En quittant la CTR de St Etienne en direction de Brioude : la Loire ; Chambles à droite, le plateau de la Danse à gauche surplombe la presqu'île du Chatelet.



Le parc du Livradois-Forez
Créé en 1986, le Parc naturel régional du Livradois Forez est aussi dénommé l'Auvergne orientale. Il s'étend sur les départements du Puy-de-Dôme et de la Haute-Loire, d'est en ouest de St Etienne à Issoire, du nord au sud de Vichy au Puy en Velay. Il est constitué d'une grande diversité de milieux naturels, étagés selon les altitudes, aux rangs desquels on retient pour leur beauté sauvage les Hautes-Chaumes, tourbières, forêts de sapins et de hêtres. Les landes solitaires des Hautes-Chaumes (site classé) sises à plus de 1 300 m d'altitude offrent quelques étendues propices aux vaches. Le Livradois Forez est l'un des plus grands parcs régionaux de France. Particularité régionale, la longue tradition artisanale vouée à la coutellerie depuis le XIVe siècle fait que le bassin thiernois (Thiers) fabrique 70% des objets tranchants produits en France. Le pays d'Ambert, berceau héritier des fabricants de tresses et de lacets du XIXe siècle est maintenant leader mondial en gaines ou câbles électriques, sandow, cordages d'alpinisme... Le survol transversal dure environ 40 minutes. Quelques cumulus, certains chargés, émaillent le ciel. Nous rasons leur base pour garder la hauteur de sécurité nécessaire sur les reliefs. St Bonnet-le-Chateau, Arlanc (nichée au fond d'une large vallée) ou Craponne sur Azon, et la Chaise-Dieu sont des points de repère parfaitement valables. Se perdre en Livradois semble assez improbable. Brioude se situe dans la vaste plaine de la Limagne en bordure du Parc des Volcans d'Auvergne. La piste en herbe impressionnante pas ses dimensions est sujette à un minimum d'attention car l'activité vélivole y est intense (notamment en période estivale).

Le Parc du Livradois Forez (cliquer sur la photo)

Le Livradois s'étire de Vichy au Puy en Velay, et de St Etienne à Issoire.



Brioude : les voyageurs veillent au grain
L'aérodrome de Brioude-Beaumont se situe dans la plaine de Limagne, à 60 km au sud de Clermont-Ferrand, entre les volcans d'Auvergne et le Livradois Forez. La spécialité locale est le vol à voile qui se pratique de mars à octobre. Reste que toutes les activités aériennes cohabitent en harmonie sous l'impulsion du président de l'aéro-club Jacques Berger. Lors du contact téléphonique, ce dernier m'a spontanément proposé le stationnement au hangar (pour la somme raisonnable de 5 euros la nuit ou 20 euros la semaine). L'intention est louable, mais tant que la météo ne l'impose pas, mieux vaut ne pas compliquer la tâche des gens du club qui poussent parfois les murs pour satisfaire les visiteurs. D'autant que le gardiennage est assuré sur la plate-forme par les campeurs-vélivoles qui garent leur camping-car, mobile-home, caravane ou simple tente sur un camping improvisé en face de la piste. L'année dernière, lors d'une précédente visite, j'ai accepté à cause de la météo menaçante. Décision fut prise de sortir un hélico du hangar pour loger mon ULM ! Le club-house (préfabriqué de 1955) est encore debout après la tempête de 1999. Il est mis à la disposition des visiteurs, notamment des clubs (sanitaires, douches, toilettes, bac à vaisselle, grande pièce pour faire un peu de cuisine, réfrigérateurs, coin détente...). La salle peut aussi servir pour les parties festives. Quand vous débarquez à l'improviste et qu'une certaine excitation règne près de la cambuse, c'est qu'un barbecue se prépare. Moyennant une participation, vous êtes cordialement invité. Sinon, le restaurant « la Carlingue » est l'endroit idéal pour se restaurer, à peine à cinquante mètres du parking. Ouvert 7 jours sur 7 le midi, il y est proposé de déjeuner pour une poignée d'euros. Accueil familial garanti. Pour l'avitaillement, l'aérodrome est approvisionné en 100 LL et plusieurs stations 24/24 en sortie de ville servent du SP95. C'est bien le diable si un gars du club ne vous emmène pas à la pompe. Peu de particularités sur la plate-forme récemment aplanie : attention par vent de sud fort aux rouleaux ; attention aux priorités planeur et à ne pas mélanger les vent-arrière. Activités... découverte du vol à voile ! Une bonne idée pour changer un peu d'activité sans changer de passion.

Aérodrome de Brioude (cliquer sur la photo)

agrandir le panorama
Brioude-Beaumont est une escale où le sectarisme ne semble pas exister : planeurs, avions, ULM et hélico co-existent en harmonie. Visitez le site www.aeroclub-brioude.fr (04 71 50 13 53)




Seconde visite impromptue à St Chamond
Le hasard organise parfois bien les choses... Quelques mois après cette halte imposée et si agréable à St Chamond, nous remontons de la vallée du Rhône : Fréjus via Montélimar pour être précis. La ventologie est furieusement énervée. Derrière le mont Ventoux, le GPS nous gratifie d'un maigre 42 km/h, alors que badin en annonce 120 de plus ! Pour ceux qui ne connaissent pas le Mistral, il s'agit d'un vent violent , froid et généralement sec, de secteur nord, qui subit une accélération après avoir pénétré profondément dans le couloir rhodanien et sur ses reliefs annexes. Ce vent turbulent parcourt les basses vallées du Rhône et de la Durance, puis envahit le littoral méditerranéen tout autour de la Camargue. Au nord de Valence, il est un peu plus régulier et moins présent en altitude. Nous avons choisi de voler au FL 65 pour éviter les couches turbulentes. Le Gupéy est stable au point que nous ne nous occupons qu'à calculer notre autonomie restante vu la faible vitesse / sol. Soudain, un peu au sud du mont Pilat, le Guépy chute brutalement d'un millier de pieds. Un rien barré sur la tranche, il se laisse récupérer en douceur et reprend son vol. Le cockpit est très encombré d'objets ayant subi l'apesanteur en position essorage. Je vérifie que rien ne bloque les commandes et que ces dernières sont libres. Enfin je vérifie le fonctionnement de Jojo, qui a changé de couleur et pleure à chaudes larmes. Elle a vraiment eu les jetons. La grosse frousse incontrôlable. La raison de cette perte d'altitude ? Sans doute un gros rouleau formé par les massifs entourant, ou par le Pilat lui-même. Je n'en vois pas d'autre. Reste que la Jojo est mal en point et que, rouleau ou pas, elle a besoin d'une escale technique pour refaire les niveaux et checker la boîte à émotions. Je préviens le SIV en contact d'un changement de niveau de vol, de couleur de peau et d'intentions. Toujours pro' et cool à la fois, ce dernier me conseille St Chamond à dix minutes sans altération de cap. C'est OUI à l'unanimité. Sans plus aucune mauvaise surprise, nous nous posons chez Huguette et Marceau. La chamboulée est prise en charge, consolée, réchauffée, alcoolisée, alimentée, caféïnée... bref refaite à neuf. Une heure et demi plus tard, nous redécollons vers Etampes. Le vent est nettement moins violent passé St Etienne et nous parvenons à destination sans avitailler. Sur le plan physique, Jojo a oublié sa mésaventure. Dans sa tête, c'est un peu moins clair. Elle a besoin de passer à d'autres activités pour diluer cette forte émotion. Le week-end qui suit, nous nous offrons les deux manèges les plus violents de la Foire du Trône : la Boule (ou Sensation 6G) et le Air Max ! Bien sûr, nous avons été malades, ce qui nous a permis d'effacer le léger « incident » du week end précédent.


Le bilan
Si on compte les tours et détours occasionnés par l'incident brumeux, notre boucle (Etampes-Etampes) totalise un peu plus de 1 100 km qui ont été parcourus en quatre étapes de respectivement 3h00 (460 km) ; 1h10 (160 km) ; 0h50 (130 km) ; 2h50 (380 km), soit 7 heures et 50 minutes de vol. Côté carburant, l'étonnant Jabiru n'a ingéré que 92 litres de SP95, ce qui est très peu vu les moyennes élevées que nous avons réalisées. L'aide précieuse du vent durant la première étape a contribué à ce bon résultat. Profitant d'un week-end prolongé, nous avons pris un quatrième jour de rab', ce qui n'a visiblement pas empêché la planète de tourner. Seul notre budget alimentaire a un tantinet gonflé, ce dont nous nous remettrons s'il reste encore une banque debout à notre retour !


carburant
120 euros
3 x 2 restaurants soir
86 euros
2 x 2 petits déjeuners
29 euros
1 x 2 restaurants midi
20,50 euros
conso' bar (hip's !)

28 euros

total (pour deux personnes)
283,50 euros




Informations utiles



Fiche aérodrome
Saint Chamond - L'Horme (LFHG)



ALT AD : 1307 ft (47 hPa)
LAT : 45 29 30 N - LONG : 004 32 06 E
RWY 10/28 - piste : 700 x 60 m herbe
Circuit main gauche
Plate-forme sensible au bruit
Voltige sur AD
A/A : 123.5 obligatoire
Aérodrome ouvert à la CAP (ULM autorisés)
2 km NE St Chamond



Distances
St Chamond

20 km depuis St Etienne (LFMH)
73 km depuis Valence (LFLU)
75 km depuis Roanne (LFLO)
94 km depuis Brioude (LFHR)
103 km depuis Montélimar (LFLQ)
106 km depuis Chambéry (LFLB)
107 km depuis Le Versoud (LFLG)
110 depuis St Yan (LFLN)
116 km depuis Vichy (LFLV)
130 km depuis St Flour (LFHQ)
131 km depuis Annecy (LFLP)
161 km depuis Alès (LFMS)
326 km depuis Pont sur Yonne (LFGO)



Office du tourisme..................Saint Chamond.............................Site internet
23 Ave Libération..............................................42400 Saint Chamond
tél. 04 77 22 45 39.................mail................
.
tourisme@saint-chamond.fr



Notes

Difficulté circuit d'aérodrome
Restauration
Intérêt visite
Accueil club
Aéro-parking visiteurs

2/5
---
3/5
5/5
4/5


Restaurant
Pour les membres du club
Casse-croûte ou barbecue possible
Tel. : 04 77 22 03 45



Services
Hangar pour aéronef de passage : oui
Carburant : 100 LL (voir ACB)
Huile



Ecole de pilotage
ACB
Baptèmes, école...



Gestionnaire
aéro-club de Saint Chamond et de la vallée du Gier,
65 rte de l'aérodrome, 42152 L'Horme
ACB...........................Tel. : 04 77 22 03 45
Mail...............................aeroclubdestchamond@orange.fr



Camping
possible sur la plate-forme
sanitaires à l'aéroclub



Hôtel
à 1,2 km de l'aérodrome
Hôtel Vulcain **
1 rue du Puits Gillier, 42152 L'Horme
Tél : 04 77 22 17 11
ouvert toute l'année
prix moyen chambre 2 pers. 50 euros



Hôtel
à 4,2 km de l'aérodrome
Hôtel Campanile **
ZAC du Bourdon 42400 Saint Chamond
Tél : 04 77 22 01 01
ouvert toute l'année
prix moyen chambre 2 pers. 66 euros (69 période estivale)




Chambre d'hôte
à 1,2 km de l'aérodrome
M.Mme Dumazet, route d'Onzion, 42152 L'Horme
Tél : 06 72 17 32 99 ou 04 77 22 05 73
ouvert toute l'année
prix moyen chambre 2 pers. 66 euros
restauration sur demande