AEROBALADE

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SAINT VALERY VITTEFLEUR
?
L'escal...ope normande !
(informations utiles voir bas de page)

vues aériennes de l'aérodrome (cliquer sur la photo)

Aérodrome de St Valéry Vittefleur vue de la vent arrière. Le circuit se fait au sud pour ne pas survoler la centrale Nucléaire de Paluel.


L'idée
C'est dimanche... Il ne fait pas assez beau pour réaliser la balade prévue en Auvergne. Les risques de rester bloquer par une météo capricieuse sont élevés et la dernière tendance est à l'aggravation. En revanche, la moitié nord nargue son éternelle rivale, affichant sans vergogne de jolis petits ronds jaunes sur la carte. L'occasion est tentante de glisser en Normandie se repaître d'une escalope normande chez les Marie-Marie de l'aérodrome Cauchois. L'adresse m'est connue de longue date, pour l'accueil toujours chaleureux que j'y rencontre et la succulence des mets que j'y déguste. C'est à peine à 200 km (depuis Etampes), soit une heure-vingt de vol. Voilà un dimanche sauvé de la morosité... Ouf !

La préparation
La petite nav' est facile à préparer. Une ligne droite à peine biseautée au départ pour ne pas déranger les gibiers de la chasse présidentielle de Rambouillet et les tueurs trop gagés qui les tourmentent. Les aérodromes de déroutement sont nombreux, tous sur la route. Houville-la-Branche ; Bailleau ; Dreux ; St André de l'Eure ; passons Evreux ; Elbeuf La Campagne ; Yvetot... Deux contacts radio en théorie, mais Evreux est souvent fermé le dimanche. Reste Rouen : une traversée sans soucis sous contrôle avec transpondeur. Ceux qui ne veulent pas se casser la tête opéreront une altération de cap pour 3 nautiques ouest et passeront en silence. Partisan des segments droits, je préfère causer dans le poste, d'autant que le contrôleur est cool et que cela occasionne un survol de l'agglomération de Rouen assez enrichissant pour l'appareil photo, lequel ne s'arrête plus bêtement à la 36e exposition quand c'est justement le déclenchement suivant qui devait ramener la photo du siècle ! Nous disions donc, avant d'être interrompus par une digression photographique, que la nav' ne requiert aucune compétence particulière. Elle peut être entreprise par les pilotes débutants qui veulent sortir de leurs tours de pistes. Elle leur est même totalement dédiée. La vallée de la Seine révèle l'agréable surprise de ponts magnifiques comme le pont de Bretonne, le pont de Tancarville et, un peu plus à l'ouest le pont de Normandie. Attention à la centrale de Gravenchon (peu visible) si on veut virevolter autour du second. Les points caractéristiques sont faciles et régulièrement espacés : Chartres ; Epernon (VOR 115.65) ; Dreux ; Evreux (VOR 112.4) ; Rouen (VOR 116.8) ; l'échangeur de Baons-le-Comte (Yvetot) ; Doudeville (dernier village d'importance sur la route) ; centrale de Paluel. Bizarrement, ma carte au 500 000e 1/4 NW est illisible dans le secteur. Affectionnerais-je la région ? Sur le principe, cette presque ligne droite au 310 totalise 190 km. Le Jabiru consommant environ 11 l/h sur les longues étapes rapides, 40 litres devraient suffire. Je choisis toutefois de remplir les réservoirs un peu plus, le pont de Normandie ne m'ayant pas encore livré tous ses secrets (foutues entrées maritimes et autres brumes stagnantes !). De plus, quand je vais en bordure de mer, je prends toujours un peu plus que nécessaire ; on ne sait jamais, outre les entrées, si un petit déroutement ne va pas devenir une grosse dépense énergétique à cause des vents littoraux. Cinquante litres feront l'affaire. La prévol est bouclée à 11h20. On va manger tard, chez Marie-Marie. Le bilan des masses est confortable, avec une passagère formatée ULM et en guise de bagages un appareil photo et un camescope, le Guépy décollera à moins de 430 kg.


L'aérodrome de St Valéry - Vittefleur vu par satellite (source Google maps)

La méthode Coué, c'est de l'intox !
11h31 décollage. Après l'été pourri qu'on a connu, septembre fait les yeux doux aux aviateurs, du moins au nord de la Loire. Sauf qu'en la circonstance, les petits cumulus rigolards aperçus ce matin ont rencontré leurs potes strato-dépressifs et organisent une overcloud-partie pas très souriante. On n'a pas passé 2 000 ft que ça strato-cumuluse à tout-va devant le capot et que l'antenne s'emmêle dans les barbules. C'est pas la peine de la ramener avec des ordinateurs à 1 milliard quand on n'est pas capable de lever les yeux et de décrire ce qui s'y passe ! Aujourd'hui MTO-France mérite un zéro pointé. Les ronds jaunes, les messages d'aérodromes et la TEMPSI racontent la même messe. Peut-être les météorologues tentent-ils une approche prévisionnelle du temps par la méthode Coué* ? Si c'est le cas, faut revenir d'urgence au traditionnel. Parce que là, franchement, ça part en tong complet. Depuis 7h00 UTC ça indique le paradis, alors qu'à mesure que les heures s'égrainent les portes du purgatoire s'enflamment. Malgré la nuageométrie galopante qui s'épaissit à mesure qu'on approche de la côte, la visibilité horizontale sous la couche est excellente, ce qui incite à continuer la route. La navigation est une partie de rigolade. Besoin d'aucun instrument de positionnement global, c'est tellement plus fun de repérer les bleds en triangulant par rapport à la carte. Jojo s'y est faite et annonce chaque patelin comme si elle lisait les panneaux routiers. Je m'amuse parfois de la voir retourner la carte... Qui ne l'a jamais fait ?

* Émile Coué (né le 26 février 1857 à Troyes - mort le 2 juillet 1926 à Nancy) était un psychologue et pharmacien français qui mit au point une technique de traitement mental connue sous le nom d'autosuggestion, application de l'autohypnose. Il prit conscience de la force de l'imagination dans la démarche de guérison en découvant le pouvoir de l'effet placebo sur ses patients. Précurseur des thérapies de groupe, Coué pratiquait sa méthode avec des groupes de patients, après une phase de relaxation. Il considérait la méthode Coué comme préventive et en accompagnement du traitement médical. Coué apprit l'hypnose de Ambroise-Auguste Liébault, fondateur de l'école de Nancy. En 1913, Coué fonda la société Lorraine de psychologie appliquée. L'application de sa célèbre devise « tous les jours, à tous points de vue, je vais de mieux en mieux » est connue sous le nom de Méthode Coué. Et merci Wikipedia.

Rouen et le parc des Boucles de la Seine nomande (cliquer sur la photo)

Sotteville-les-Rouen sous OVC à 2 000 ft... une franche rigolade pour mormon dépressif à tendance suicidaire.

Quelques points de repère (cliquer sur la photo)

Une barrière de péage, la confluence de deux autoroutes... Quelques points remarquables en cliquant ici.

Arrivée en douceur à Sy Valéry
Le Jabiru ronronne à 2 700 tr/mn, genre 160 km/h. En l'absence de composante opposée de vent, l'évaluation de départ était bonne : on passe la verticale à 12h48. La brise de mer vient d'ouest, localement soutenue avec 15 à 20 kt. Ce sera la 25. Tour de piste au sud sous peine d'affoler la maréchaussée et accessoirement de casquer une lourde amende, base rapprochée parce qu'il fait faim et atterro dans la foulée. Un DR 400 du club Cauchois attend au seuil que je dégage pour s'en aller baptiser une p'tite famille. La circulation au sol de l'aérodrome de St Valéry a ceci de particulier que le taxiway traverse une route, plus exactement le chemin départemental 68. Un STOP impose l'arrêt aux aéronefs, laissant ainsi la priorité aux véhicules terrestres. Il est préférable de stationner le long de la piste goudronnée désaffectée, mais avec ce vent, je préfère mettre le zinc à l'abri sur la pelouse, derrière les hangars. Puis même, une queue de cochon et une sangle garantiront l'immobilisation du zinzin.

Le Point d'Interrogation : plus qu'un avion, une destination !
Le snack-bar de St Valéry est un restaurant de club à caractère associatif. Il est toutefois détenteur de la Licence IV qui l'autorise à servir des boissons alcoolisées. Tenu par les aimables Marie-Claire et Marie-Andrée, il permet aux pilotes de se restaurer dans une ambiance familiale et pour trois fois rien comme le prouve le menu à 10-12 euros. Aucune prétention gastronomique n'est mise en avant, et pourtant, on se régale d'une escalope normande inoubliable et d'autres mets dont la seule évocation met l'eau à la bouche. Le Point d'Interrogation (c'est ainsi que se nomme le snack-bar) relève le défi d'une destination de balade culinaire sur un petit aérodrome de province ! C'est si rare, qu'il convient de le souligner...

Le Snack-bar "Point d'Interrogation" : histoire d'une légende (cliquer sur la photo)

Le Point d'interrogation... Ce n'est pas une question mais une affirmation ! On y mange bien.



Retour sous le soleil... Une vision plus optimiste de la Normandie
La fin d'après-midi étant visiblement conforme à ce que Météo-France avait « constaté » quelques heures auparavant (quand la fin du monde était proche), on ne va sûrement pas se priver d'un petit survol côtier. Le décollage en 25 est suivi d'un large tour de piste afin de shooter la ville de St Valéry en Caux et la piste en vent arrière (la lumière à l'arrivée n'autorisait pas la photographie aérienne, mais plutôt l'entraînement au vol de nuit). On suit la côte jusqu'à Fécamp, puis retour en ligne droite, par le pont de Bretonne, à nouveau Rouen (sud), Elbeuf et sa banlieue, Louviers... Une légère composante favorable permet de croiser à 170 km/h sol. Le retour est donc expédié en 1h40. Le réservoir est bien entamé, puisque au total nous avons parcouru déjà 490 km (GPS dixit). Il reste environ 8 litres (que c'est bien un bidon plastique gradué !) quand nous apercevons au loin une mongolfière. Ni une, ni deux, ni vingt-six, ni soixante-quatorze, changement de cap et spiralage en règle autour de la bulle de toile. Il s'agit d'un grand modèle pour les baptêmes de groupe. Echange de coucous, deux tours tout réduit pour pas gêner les aéronautes (encore que ceux qui ont le plaisir de grimper dans un tel engin savent le boucan que font les brûleurs, y compris au ralenti !) et retour à la base.

Retour indirect, pour le plaisir de voler et de voir (cliquer sur la photo)

Fécamp, son port, ses bassins, sa jetée de bois fouettée par les déferlantes aux équinoxes, la Bénédictine, la côte vierge, cap Fagnet coiffé de la chapelle Notre Dame du Salut et du sémaphore, le casino...


Petite bulle de fraîcheur avant de se reposer at home...



Le bilan
Réalisée sur une petite journée, cette balade peut être agrémentée d'une boucle sur le pont de Normandie, ce qui modifie légèrement le trajet de retour, faisant passer par Brionne et son viaduc remarquable, puis le Perche et ses magnifiques forêts. A peu près 500 km parcourus, 44 litres de carburant SP95 engloutis, deux repas copieux et deux cafés au bar... Voilà une sortie qui ne dépasse pas les possibilités financières d'un ulmiste regardant !


carburant
57 euros
restaurant
30 euros
bar

3 euros

total (pour deux personnes)
90,00 euros



Petit détour par le pont de Normandie... reportage complet sur Deauville et ses environs...


Informations utiles




Fiche aérodrome
St Valery Vittefleur (LFOS)

ALT AD : 269 ft (9 hPa)

LAT : 49 50 07 N - LONG : 000 39 20 E
RWY 07/25 - piste : 900 x 50 m gazonnée
VAR : 3°W (00)
A/A : 123.5
Aérodrome ouvert à la CAP (ULM autorisés)
6 km WSW St Valéry en Caux


Attention :
centrale nucléaire de Paluel adjacente (TdP au sud)

turbulences fréquentes en finale 07 (relief côtier)

Distances
St Valery Vittefleur
120 km depuis L'Aigle St Michel (LFOL)
125 km depuis Amiens Glisy (LFAY)
140 km depuis Persan Beaumont (LFPA)
140 depuis Mortagne au Perche (LFAX)
160 km depuis Alençon Valframbert (LFOF)
160 km depuis Toussus le Noble (LFPN)
165 km depuis Chartres Champhol (LFOR)
195 km depuis Etampes Mondesir (LFOX)
195 km depuis Granville (LFRF)
205 km depuis Coulomiers Voisins (LFPK)
215 km depuis Lognes Emérainville (LFPL)
265 km depuis Pont sur Yonne (LFGO)





Notes

Difficulté circuit d'aérodrome
Restauration
Intérêt visite
Accueil club (s)
Aéro-parking visiteurs

2/5
5/5
1/5
4/5
3/5


Restaurant : Le point d'interrogation
Situé sur l'aérodrome de St Valéry Vittefleur, le Point d'interrogation sert une cuisine traditionnelle normande, dont le point d'orgue est incontestablement l'escalope normande, à la crême, avec ses petits oignons, quelques pommes de terre rissolées... miam !!!
Ouvert tous les jours selon météo, sauf le mardi.
Une salle intérieure et terrasse extérieure
Les repas s'échelonnent de 10 à 14 euros
Contact : Marie-Claire ou Marie-Andrée
02 35 97 10 33 -- 02 35 97 08 56
Si vous ne parvenez pas à joindre Marie-Claire au restaurant ou à l'aéroclub, contactez-la sur son portable au 06 61 55 04 03.
Indiquez l'heure de votre arrivée et le nombre de personnes. Si la météo vous empêche de décoller, prévenez aussi.



Services
météo au club avion



Où dormir
Hôtels à St Valéry en Caux (6 km) et Veulettes S/Mer (4.5 km) de l'aérodrome
Chambre d'hôtes en bordure immédiate de l'aérodrome et dans les villages proches



Taxe d'atterrissage
non



Carburant
Station de piste le week-end
AVGAS 100 LL
paiement comptant, chèque ou espèces
(contacter le club)




Sociétés, aéro-clubs et écoles de pilotage

Aéroclub Cauchois
Aérodrome de Saint Valery en Caux 76450
Tel. : 02 35 97 10 33 & 02 35 97 08 56
http://aeroclub.cauchois.free.fr
aeroclub.cauchois@gmail.com